•  J'ai fait un rêve étrange. De larges éclairs et des sons saturés rodaient dans une pièce, j'y entrais. Sur une large peau de jaguar couleur cendre: l'immensité des jambes blanches de Sasha Grey crépitait comme des cierges. Elle portait à ses lèvres un crâne d'enfant, y goûtait un mauvais vin argentin. Ses deux petits seins poussaient son pull-over amande. Elle prit des branches d'acacia pour dessiner sur mon visage. Elle y fit des égratignures.


     

     

     

    Elle laissa glisser un peu de lait sur ses cuisses, riant dans un parfum fort de cire. Je plaçais mon visage contre son ventre ivoire et ivre de son odeur, je plongeais ma bouche entre ses jambes. Ses mollets serraient ma nuque. Elle caressait mes cheveux en chantant de vieilles romances, avec un fort accent russe.

     


    Epiphanie

     


    Je portais son goût salé à ses lèvres mais son regard noir m'indiquait bien que j'étais son prisonnier. Avec une voix douce et redoutable, elle m'ordonna de continuer l'exploration de ses saveurs. Outside me rappelle ce rêve de torpeur, balancé dans la mémoire comme de la salive.


     

    Epiphanie

     

     

     

    Cette musique pleine de langueur et d'érotisme est comme une mèche de cheveux que l'on mâche. Un électrique dérèglement des sens. Brothers and Sisters poursuit ce songe halluciné où les peaux se collent durant l'amour, où les synthétiseurs ont des parfums de sueur. Longue scansion où de douces boucles mélodiques orchestrent l'obsession. Mélanie Moran et Julien Camarena unissent leur force pour modeler une musique du bassin absolument irrésistible.

     

     

     

     

     

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  • Des cendres, la bruyère. Je voulais me souvenir de cela lorsque le vent projetait contre mon visage le sable blanc de Keremma. L'océan émeraude semblait vouloir rejoindre les forêts alentours comme une ombre inquiétante. J'en étais à la lumière de mes méditations. Comme souvent dans nos réflexions intimes se colle une musique, pas réellement choisie. Elle survient plutôt, s'invite. Je me souviens: lorsque je venais respirer contre sa nuque une douce saveur, j'entendais le Boxers de Morrissey. Aujourd'hui sans elle, le long de cette plage, je vois Catherine Earnshaw et résonne la musique de Sleep∞OVER.

     

     

     

     

    Les souvenirs déboulent avec leur chant comme la marée vient à la lune. L'automne se prête à dévisager les landes en courbes rousses, en vague funèbres. Rappel intense des paysages du Yorkshire, le lieu essentiel du roman de Brontë. Il pleut et le soleil passe, il vente et le calme sidérant électrise l'horizon. Le décor façonné par Brontë est incroyable. J'ai touché, par une matinée d'Avril, à travers un rayon de cuivre, la chevelure auburn de Catherine. J'ai vu la pluie battre la tempe d'Heathcliff, ses yeux carnassiers, grands ouverts d'amour. Quelle écriture, quel talent Mlle Brontë.

     

    Vs

     

     

    Ce mystère de tempête, de froideur et de sensualité me revient en bouffées intrigantes avec cette chanson: Outer Limits. Un mélange de glace et de lave en fusion où l'on imagine très bien de jeunes femmes lover leur corps contre une pierre froide ou une écorce brûlante.

     

     

     

     

    Le plus beau symbole et résumé de Wuthering Heights est une lettre, celle du frère cadet d'Emily, Branwell. Alors qu'il se trouvait être précepteur, voilà comment il racontait son quotidien: " Quant aux jeunes personnes, j'en ai une sous les yeux, maintenant, assise juste en face de moi, jolie, avec des yeux bleus et des cheveux sombres, une douce enfant de dix-huit ans. Elle ne se doute pas que le diable est si près d'elle. "

    La sauvagerie dans l'innocence.

    Alors me voilà, traînant le pas sur la plage de keremma, me battant contre des fantômes avec de mauvaises mains. Le parfum des feuilles brûlées vient se noyer dans l'iode. Je fais des ricochets et les bernaches s'envolent dans le marbre du ciel. Dieu que j'ai aimé cette femme. J'en suis révolté.

     

     

    Vs


     

     

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  • Des petits bouts de papiers s'envolent sur des fonds pastels, des glaciers froissés dérivent, d'anciennes photos et d'étranges bijoux indiscrets forment des arcs en ciel. Les images dansent et serpentent. L'univers visuel d'Alice Cohen est une cachette émotionnelle magnifique. Les vieilleries reflètent la jeunesse, on trouve dans ses fonds de tiroirs des cartes postales trempées au rêve, des fragments de sentiments lumineux qui ensorcellent les moins imaginatifs d'entre nous. Il y aussi les inquiétudes de l'enfance et les vestiges du passé. De beaux portraits de femmes, lointaines et glacées. Quel charme a ce théâtre. 

     

     

     

     

    Sa musique résonne tendrement entre frimas et parfum tiède. Une sorte de The Cure drapé dans une chambre d'adolescente. Réminiscences des contes gothiques d'une Mary Timony. Tout ceci laisse une empreinte froide comme la traînée de l'escargot sur une jambe sublime.

    Les pharaons et les jeunes filles au visage bandé jouent au Tarot, les escaliers s'envolent, les diamants effleurent les fleurs. Qu'est-ce qui pouvaient inspirer ces étranges visions ? Alice nous amène vers ces merveilles pour y répondre mystérieusement.

     

     

     

     

     

    Le cinéma d'Alice Cohen.

     

     

    1. "Daisies" (1966) by Vera Chytalova 

     

    (it has the czech title) - experimental czech new wave film.
    amazing and fun, with rebellious girls and political undercurrents. always puts me in good mood.


     

     

     

    2. "cleo from 5 to 7"(1962) by Agnes Varda, who is my hero.

     

    you need to see the whole film - a youtube clip doesn't cut it - this is one of the best films ever made.
    all of these need to be watched in their entirety.
    others i like: Celine and Julie Go Boating, the films of Maya Deren, the films of Kenneth Anger.

     

     

     

     

    3. and I love the film "Night Tide" (1961) by Curtis Harrington

     

    this is one of my very very favorites, i got the dvd on ebay for just a few bucks. very, very worth it for the atmosphere, the photography - it's dennis hopper's first lead role i think...wonderful film of early venice beach california beatnik days, with occult overtones....

     


     

     

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  •  

    La voici, elle et sa voix magnétique. On entrevoit un monument de candeur dans ce chant ample et limpide. Il y aussi les fêlures, douces, sombres et énigmatiques.

     

     

     

    Emily Reo est un univers de poésie innocente où se cambrent les peurs, l'enfance, le rire et l'espoir. Sa cinémathèque est une adorable muraille où serpentent de délicieuses émotions. Bon voyage.

     

     

     

     

    Le cinéma d'Emily Reo.

     

     

    1. fantasia

    fantasia is my favorite movie of all time. thank you disney for inventing the music video, but way better. thank you to all of my friends who have watched fantasia with me at some point. one day i want to watch fantasia with the entire world at once while it's projected onto our ozone layer.

     


     

     

    2. the manchurian candidate (1962)

    although i'm attracted to many darker and older films, the original manchurian candidate is one in particular that's stuck in my head. it was first introduced to me through an amazing electronic music class i took in high school in honor of the composer, david amram, making a visit. something about the combination of politics, deception and the subconscious in a such a slow and creeping film haunts and intrigues me every time i put it on. plus, it's got sinatra. bam.

     


     

     

    3. escape to witch mountain (spoiler alert!)

    because i couldn't possibly leave it off. i finished my witch mtn ep three months before finishing the last 20 minutes of the movie, which may have been dangerous in retrospect. i could have hated the ending, but when i saw those two little cuties hop into their spaceship and fly away...just, like, no regrets.

     

     

     

     

    4. Star Wars

    here's where i would include all of the reasons i love star wars but i'll save the nerd talk and close this out with one last vid instead.

     

     

     

     

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  • Tu remets ton paquet de Lucky Strike dans la poche de ta chemise, tout près de ton sein blond. Je rêve, je transperce mes illusions, je fume avec ta voix. Ce soir je pense à toi, j'ai vu cette jeune femme aux cheveux noirs, elle portait cet immense chapeau de paille. Elle va devenir une ombre fanée, un parfum blanc. Elle se trimbalera dans ma tête comme un cours d'eau silencieux. Elle te ressemble. Je vais l'aimer, tu ne m'en voudras pas.

     

     

    Epiphanie

     

     

    On sera peut-être un vendredi matin, je passerai mes doigts sur ses paupières d'amande. Je ne voulais pas grandir trop vite et te retenir enrhumée dans cette chambre. Respirer un peu de ton temps. Valser avec l'innocence, coller mes lèvres contre ton épaule, avaler l'histoire sublime de ton corps. Hier, elle s'est foulée la cheville tout près de l'océan. Là où nous regardions la roche plaquer son front contre l'écume. Là où tu voulais avoir un enfant. Je regarde le trou de la cigarette dans ton t-shirt bleu ciel. Les grands nuages s'embarquent dans l'horizon, le vent est frais. Tu remets ton paquet de Lucky Strike dans la poche de ta chemise, tout près de ton sein blond.


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