• Portrait

     

    On aimerait, de temps à autres, jouer les forces de l'ordre du mauvais exemple, dans un violent excès d'autorité, obtenir par la seule coercition de faux aveux de la part des victimes temporaires ainsi faites, juste comme ça, parce que ça arrangerait le bourreau qu'on incarnerait alors. C'est hélas sur ce mode certes peu avenant qu'on aurait envie d'imposer au brillant Bradford Cox, consciemment à tort, l'assertion sans réserve qu' "Earthquake", hallucinogène introduction de "Halcyon Digest" (excellente cuvée 2010 au demeurant), s'avère être directement inspiré du vénéneux et vaporeux "When Things Come Falling" des méconnus All Natural Lemon & Lime Flavors, ces américains qui jadis (vers la fin de l'antépénultième décennie, pour tenter une précision) prolongeaient avec délectation un culte du shoegazing pas forcément caricatural. On voudrait tellement que notre longiligne interlocuteur et sa bande d'allumés répondent par l'affirmative... mais tout n'est sans doute pas si simple. Ceci dit, si on excepte la possibilité d'un hasard total pour pouvoir être raccord avec la démarche d'intimidation évoquée, on supposerait alors qu'aurait été opéré, pour les besoins du son actuellement désiré, un traitement de choc sur l'original, à base de destructuration et d'épure ne laissant que la peau, les os et les tendons à vif, avec un étrange baume autour. Après une demi-heure de réfléxion presque mûre, je me demande si ça vaut la peine, ne serait-ce que d'effleurer l'idée de molester ou menacer les membres d'une combinaison de musiciens qu'on chérit d'une manière grandissante... surtout lorsqu'on savoure à leur juste valeur ces deux acides breuvages pour gourmets.


    David DESMONT.

     

     

    Deerhunter - Earthquake.

     

     

     

    All Natural & Lemon Lime Flavors - When Things Come Falling

     

     

     

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  • Leo Berne est un cavalier, il échappe en partie aux créations qu'il enfante. C'est un don prodigieux. Certaines de ses photographies semblent de marbre. Et pourtant, il dispose sur ces éclats froids tout le sel du vivant. Les couleurs sont fortes ou discrètes, les paysages anodins ou prodigieux, peu importe - le résultat demeure essentiel.

     

    Portrait

     

     

    Le vif du réel compose avec le trouble du rêve. Les visages sont crus ou énigmatiques, Leo Berne ne choisit pas - il rencontre les éléments.


     

    Portrait

     

     

    On colle contre ces images d'étranges impressions. On les scrute - elles nous échappent, on les ignore - elles nous veulent. Volutes de candeur et de froideur, petit theatre serein et fantomatique, ces photographies sont des mondes qui murmurent leur chant.

     

     

    Portrait

     

     

    Leo Berne voit et parle peu. Il a gentiment sélectionné un ensemble d'oeuvres. Elles parleront pour lui. C'est tout.


     

    Portrait

     

     

    Sélection 

     

    1 ) CINÉMA

    Les 25 épisodes de Neon Genesis Evangelion

     

     

     

     

     

    2 ) Un photographe

    Asger Carlsen

     

     

    Portrait

     

     

     

    Voir :

    http://www.asgercarlsen.com/

     

     

    3 ) Une musique

    Bruno Nicolai

     

     

     

    A écouter également, les musiques avec "des samples hors de prix" de Leo Berne sur Chinese Man Records.

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  • Je me suis souvent ennuyé, adolescent, en regardant des clips. Le pire c'était lorsque j'aimais une chanson et que je devais m'empiffrer un visuel à la con avec une histoire à la con. Mince, même la musique perdait de son effet, j'en avais souvent une petite gêne, un truc ingrat. Il n'y a rien de pire que de raconter une histoire, visuellement, sur une composition adorée.


    Portrait

     

    Par contre l'inverse fonctionne, je regarde souvent un écran et ses images hasardeuses avec de la musique, spécialement choisie. La musique doit se nourrir d'impressions et nous soumettre à la contemplation, à la beauté des plans qui se succèdent, dénués de sens, à des séquences regorgeant de symboles et d'émotions. Jamie Harley effectue de véritables symphonies. Il agence de façon extraordinaire, quasi divine, l'image au son. On se devait de découvrir la cinémathèque amoureuse de pareil génie.

     

     

     

    Le cinéma de Jamie Harley

     

     

    1 ) The Ghost & mrs Muir

     

    Je n'ai pas compté, mais j'ai bien du voir ce film une bonne vingtaine de fois, et les dernières minutes me bouleversent systématiquement. Et Gene Tierney...


     

     

     

    2 ) Trilogie Pusher

     

    Surtout ne pas se fier au trailer très Europacorp ! Il s'agit de trois films noirs danois réalisés par Nicolas Winding Refn ("Bronson", "Valhalla Rising"). On suit dans chacun des films le parcours d'un personnage différent lié au traffic de drogue à Copenhague. Je me souviens d'avoir regardé les trois films à la suite au cours d'une seule nuit, et d'avoir été séché par la puissance de la réalisation.

     

     

     

     

    3 ) Angst

     

    J'ai découvert ce film il y a une petite dizaine d'années, et c'est sans doute mon record absolu de pénalités de retard dans un vidéo-club ! Je voue depuis une admiration totale à Zbigniew Rybczynski, qui en était le chef opérateur et le co-scénariste. Les mouvements de caméra de ce film sont insensés, mais ça n'est jamais gratuit.

     

     

     

     

     

    4 ) Picnic

     

    Une scène d'une puissance érotique incroyable, en particulier pour l'époque. J'avais commencé à travailler dessus pour une vidéo, mais je me suis aperçu que LAND O' GOSHEN l'avait déjà utilisé de façon magnifique. 


     

    Vision of Land o'Goshen :

     

     

     

    5 ) The Swimmer

     

    Le film ressort en salles en france ces jours-ci ! On suit pendant une journée la dérive existentielle de Burt Lancaster, qui passe d'une piscine à l'autre dans une banlieue riche de New-York. La scène finale est inoubliable. Je me suis servi de plusieurs plans pour faire une vidéo pour annoncer un concert avec Memoryhouse, How To Dress Well et Prizes à Londres. 


     

    Vision of Jamie Harley :

     

     

     

     

     

     

     

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  • C'est avril avec ses grandes franges d'or. Je collectionne les insomnies en regardant des Dario Argento. Au petit matin, le bitume dégage un parfum fort d'amande. Les nuages cavalent dans un lapis-lazuli impressionnant. Une nuit qui tombe devant mes yeux. A l’aube parfois, il y a ces restes d’étoiles … je passe dans une cage d’escalier emplie d’odeur de peinture fraiche, le ciel rend des ombres vertes. je rentre chez moi et repense à mes musiques nocturnes, à Scout Klas. C’est l’œuvre d’une étrange créature. Elle compose pour des films qui n’existent pas. Elle est belle et brutale dans ses paroles. Alors on l’écoute nous parler de ses films préférés dans un français tout à fait personnel. J'aime.


     

    cinémathèque

     

     

    Pour l'entendre:

     

    http://www.myspace.com/scoutklas

     

    Le cinéma de Scout Klas

     

     

    1 ) Possession - Andrzej Zulawski

    Isabelle Adjani dans Possession d'Andrzej Zulawki
    Vazy ce film trop classe où tout y est: belle meuf qui dérive, pieuvre porn, du sang partout, les couleurs chanmé de Berlin, Sam Neil de Jurassic Park, violence charmante, fausse couche, suspense sacré.

     


     

     

    2 ) Ralph Lundsten

    Ralph Lundsten et sa maison Andromeda
    Veuillez me pardonner le lien qui tombe sur un reportage de vice pédé mais étant le seul en anglais sur the MOTHERFUCKING RALPH LUNDSTEN je n'avais pas de choix. Je suis fier d'être Suédoise et representing une legende de la musique electroniquetamere. Parmi des autres pionnier dans ce genre, Ralph défonce le plus. Personne d'autre a une maison roses avec les decorations de ouf, personne d'autre possède une personalité pretentieux et spaced out en même temps, personne d'autres a fait plus de 650 opus. 

     

     

     

     

    3 ) Maya Deren

    Maya deren
    La plus belle génie qui existe. La plus belle real qui a crée des films surréaliste psychanalytique. La plus belle russe qui a joué la dedans.
    Bref: Femme trop fort, laisse tomber!
    Fuck cocteau!

     

     

     

     

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  • Pas loin de la ville, du viaduc fatigué des pluies, se dressent d'impressionnants sous bois. Parfait lieu de mélancolie. Morlaix est à l'horizon comme une petite cicatrice entre deux seins ronds. La terre au sol laisse des traces fauves entre les bruyères. C'est un joli panorama pour aimer, vraiment. Il y a peu, je suis tombé sur des fragments d'incertitudes, des photographies. Ces photographies m'ont dévisagé comme seule une révélation peut le faire.

     

     

     

     

    D'abord en voyant ce visage dans la pénombre, le regard noir de souvenirs, je pensais à Knives Out. Diable de nostalgie. La musique posait merveilleusement ses notes en autant de caresses sur cette magnifique jeune femme. 

     

     

    Portrait

     

     

    Un modèle peut provoquer l'envoûtement mais encore faut-il connaître le créateur. Car c'est bien son regard à lui qui se dépose sur la beauté fluide et évanescente. Il faut savoir emprisonner ce charme... l'effleurer et puis le tenir fermement.

     

     

    Portrait

     

     

    Ce noir et blanc intense évacue ses énigmes. Candeur, mélancolie, angoisse, jeunesse et la fuite du temps voilà les douces épices qui se portent à nos lèvres. Antoine Henault est un jeune homme qui sait instinctivement capter les divaguations, le trouble, l'érotisme. La nature se mêle à la chair comme l'ombre à la lumière. Il me fallait discuter avec lui pour comprendre le charme insensé de ses photographies.

     

     

    Portrait

     

     

    La bretagne, l'océan, les calvaires, les jeunes femmes au regard clair, la joie ou les tristesses profondes tout se dilue dans ces compositions remarquables établies par un artiste déjà précis, magnifique comme ses dix huit années.

     

     

     

     

     

     

     

    Il répond à nos questions avec une vivacité totale, entre innocence, visions, colère sourde et magie. Il parcourera, sûr, l'avenir avec les chevilles fines du coureur de fond. Eternellement. 

     

     

     

     

     

    Rencontre

     

     

     

     

     

     

    1- Dans vos photographies, il y a cette impression de résurgence, de la lente montée d'un souvenir. La mélancolie est-elle, pour vous, une énergie créatrice ?
     
    Bizarrement, la mélancolie est un sentiment que je connais depuis peu de temps. Elle est survenue à partir du moment où j'ai pris du recul, où j'ai perdu l'innocence que la campagne avait préservé jusqu’à mes 15 ans. Je pense que je suis surtout nostalgique de cette période sans angoisses inutiles ni remises en question. Je vis des années de doutes qui rendent mes émotions irrégulières. Alors oui, c'est évidemment un moteur car je l’extériorise avec l'art, mais j'espère que les choses se calmeront avec le temps.
     
    2- Une sensualité troublée, voilée d'inquiétudes se plaque sur certains de vos modèles. Cela donne l'impression d'un parfum de pluie soudainement balayé par un rayon de soleil.
    Vos photographies sont doubles, mélange de tristesse et de joie. Ces images sont-elles un écho de vous même ?
     
    Probablement. J'accorde une énorme importance aux sens, je me laisse toujours imprégner d'émotions primaires au départ, la réflexion intellectuelle vient après. Comme une musique que l'on aime sans avoir réfléchi aux paroles. Ici encore une fois, mon âge excuse un épanouissement qui n'est pas encore total, j'imagine que les troubles et l’inquiétude viennent de là. Quant à ce mélange de tristesse et de joie, c'est peut être cette irrégularité dans les émotions, heureuses ou tristes, mais rarement neutres.
     
    3- Le noir et blanc de vos compositions intensifie les impressions. Avez- vous décidez rapidement de votre esthétique ?
     
    Le noir et blanc s'est imposé très vite, justement par son intensité. J'ai encore beaucoup de mal avec les couleurs, qui me semblent parasiter les émotions. Pour son caractère ancien aussi : J'ai toujours été fasciné par la vieille France, les souvenirs qu'elle a laissé et toutes ces photos en noir et blanc que l'on sentait plus authentiques.

     

     

     

    Portrait

     

     
    4- Comment choisissez-vous vos modèles ? Est-ce le fruit du hasard ? Un cercle de connaissance ?
     
    Ce sont des amis, ou bien des connaissances, des gens que je croise dans mon lycée. Il y a des gens que je vois parfois dans la rue et que j'aimerais arrêter, mais je n'ai pas encore assez de culot. Je choisis principalement des filles, car la féminité est quelque chose qui me fascine: Il y a chez les femmes cette facilité à montrer rapidement les émotions. Pour les hommes, c'est différent. Il faut apprivoiser un homme, lui montrer qu'il peut être en confiance et qu'il n'a plus rien à prouver. J'attend donc de trouver des modèles masculins qui assument leurs fêlures, leurs sentiments, et leur vulnérabilité.
     
    5- Musicalement, quelles sont vos inspirations ?
     
     D'abord tout ce que mes parents ont offert à mes oreilles durant mon enfance. Les chansons de Jacques Brel, de Léo Ferré, de Charles Aznavour. De manière un peu plus contemporaines : Souchon, Cali, Alexis HK ou très récemment Bertrand Belin. L'usage intelligent des mots me fascine, et il n'y a qu'en Français que je peux en comprendre les moindres subtilités. J'écoute aussi beaucoup de vieux jazz ( Chet Baker, Nina Simone, Louis Armstrong...) et je me relaxe sur du Kings of Convenience, Feist, Lykke Li... Mes inspirations sont donc nombreuses mais elles ont en commun une puissante mélancolie, encore une fois.
     
    6- Pour finir, l'érotisme, l'automne, la religion, l'enfance et la mort hantent vos oeuvres. Sur quels thèmes appréciez-vous travailler ?
     
    L'érotisme pour ses émotions primaires dont j'ai parlé avant, l'automne pour sa nostalgie poétique et la beauté de ses couleurs prêtes à mourir, l'enfance pour les raisons citées ci dessus, et la mort parce qu'elle appuie le caractère éphémère de la vie et de surcroît l'importance de la vivre intensément. 

     

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