• Fantôme d'un amour. Les lieux deviennent précis, les arbres immenses. La passion a ses proportions. Elle grandit, explose les éléments. Les métamorphose.

    Je scrutais la peau pâle d'Isabelle Adjani, son regard de rivière. J'écoutais les vibrations de cette histoire, cette obsession sombre, frénétique - violente. Je rêvais.

     

     

    La fuite, l'abandon. L'errance. La chanson de Peter Milton Walsh accroche les tempes, soutient le coeur comme une belle berceuse. She Sings To Forget You est la complainte idéale pour AdèleAdèle et son spiritisme, sa géographie amoureuse - ses revenants.

     

     

    Cette composition est elle-même fantomatique, sublime écho d'un chant déjà porté par la grâce. Goodbye Train, chanson d'adieu qui revient comme un amour qui ne veut  finir. Ne jamais finir et toujours résonner telle est la musique de The Apartments.


     

     

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  • Lumière froide plantée,là, ce matin de septembre, il me fallait une chanson radieuse - Summer Babe crépitait déjà dans mes oreilles.

     

     

    Je me sentais partagé entre la fatigue et la joie, l'emportement et la paresse. Souvent, j'entrevois toutes ces collisions dans les photos de Richard Kern.

    La fragile équation qui mène à la beauté se déroule sous mes yeux avec ses portraits et ses lumières blondes qui fondent sur les peaux.

     

    Vs

     

    Les paroles absurdes et poétiques de Steve Malkmus revigorent les adolescents les plus insolents. Musique de chambre. L'univers de Kern c'est cela: la découverte du monde, de son corps, dans un endroit confiné.

     

     

    Vs

     

     Je me souviens de ma jeunesse avec Pavement, création musicale dotée d'ironie et de classe. Je me souviens de certaines de mes batailles, de mes nuits immenses à rêver sur mes amoureuses, aux découvertes.

     

     

    Voilà deux présences précieuses. Des mondes troublants qui révèlent le moindre détails. Et qui font de ce détail le symbole même de la beauté.


    Vs

     

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  • Extrême. A en creuser de profonds sillons dans chaque sentiment, tout ça à la pelle rouillée. Xiu Xiu ne tolère pas le compromis, tout se fait sauvagement en un éclair.


     

    Tous les tabous explosent dans des compositions étranges et malsaines. Mais pour Jamie Stewart, l'important est de faire de la boue de l'or. Il maltraite les sons ou les magnifie, il incendie toute chose avant de rendre l'atmosphère glacée.

     

     

    Cette ambivalence et cette tension se retrouvent dans les polaroids de Dash Snow. Peu importe les sensibilités, ce qui compte c'est la frappe, l'effet donné à nos sens. Faire exploser notre réflexion, brûler les jugements.


     

    Vs

     

    Il existe entre le groupe et le photographe ce même humour noir et tendre à la fois, ces fragments de pureté dans l'immondice - un calvaire apaisant. On y fait la fête mais on peut s'isoler dans le noir un mois durant. Des autistes sentimentaux.


    Vs

     

     

    Dash Snow représente souvent les outrances corporelles, le sang, le sperme, toutes les déjections possibles. C'est repoussant et fascinant: symboles permanents de la vie et de la mort.

     

    Vs

     

     

    Monstrueuses représentations de nos pires angoisses mais aussi fidèles miroirs de nos élans vitaux, ces artistes ne nous laissent aucuns répits, pareils à de grands fauves. Trash. Dear God, I Hate Myself en est l'ultime représentation.

     

     

     


     


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  • L'insondable tristesse, l'écoute des chants terribles et profonds. Rilke pensait qu'un homme ne pouvait supporter la présence de l'ange. Trop intense, trop radical.


     

     

    La poésie de Sylvia Plath possède cette intensité presque dérangeante. Elle coupe, noue, brûle, baise, trempe les mots, eux, qui deviennent à force de métamorphose, les plus mystérieux joyaux.

     

     

     

    Cette fragilité et cette foudroyante liberté reviennent dans les notes de Perfume Genius. Boulversante, intime et sans pareil, cette musique fait résonner à merveille les poèmes de Sylvia Plath.

     

     

    Vs

     

     

                      Elle a l'habitude de ce genre de chose.

                      Et ses ténèbres craquent, et ses ténèbres durent. 

     

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    Vs

     

    L'étrangeté, l'érotisme et les simples hasards.

    De longues jeunes filles troublantes qui n'existent pas, un cheval dans un appartement, des amants communicant grâce à leurs graffitis. Le monde de Cortazar est un univers où resplendissent la beauté et l'inquiétude.

     

     

    On entre avec précaution dans ce qui ressemble à la réalité mais un filtre profond, intime nous rend un regard particulier. Unique.

    Cette vision atypique du monde, on la possède en regardant les vidéos de Jamie Harley.

     

     

    On y retrouve ce voile mystérieux, ce dérèglement des sens. Le passé absorbe le quotidien, les revenants ont une peau chaude, on apprend à faire valser ses larmes en redécouvrant la silhouette de Brel.

    Les lumières sourdes de David Hamilton s'invitent. La réalité se décale légèrement pour devenir un doux fantasme ou un rêve violent.

     

     

    On se réveille avec terreur et désir après une lecture de Julio Cortazar. Notre enfance nous picote à nouveau, nos anciennes amours déchirent leur voile sombre. Les mensonges ont cette franchise démoniaque, nos souvenirs nous trahissent.

    Jamie Harley dispose devant nos yeux des romances opaques, dotées de symboles incompréhensibles.

    De cette distance, de ce surréel se dégage une intimité profonde - révélatrice.

     

     

     

     

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