Parfois la vie nous lessive, vraiment. Le deuil s'entoure de pétales imprononçables, de fleurs transparentes, de silences car plus rien n'a de goût. Comment alors pouvoir imaginer que le marbre s'illumine? Qu'après la plus violente détestation vient la candeur?
Tous ces sommets émotionnels qui bâtissent la cathédrale de notre vie crépitent dans Fête Foraine. Cette indescriptible intensité déposée comme une caresse,marquée comme un silence hante ce disque de The Apartments.
Aucun album ne m'a accompagné comme celui ci. Frappé par une disparition, je n'écoutais plus rien. La musique m'avait laissé à mes remparts. Mes seules mélodies ont été le souffle du vent dans les frondaisons, les jeux de la pluie dans les gouttières, le ronronnement d'un chat envahi de lumière.
C'est toutes ces mélodies que j'ai appris à goûter dans End Some Fear. C'est un peu un immense nuage noir qui se fendille en mille endroits pour laisser naître le soleil. Mais mon plus grand réconfort à été d'entendre Thank You Making Me beg. Je pourrais me fâcher à vie avec qui n'aimerait pas cette chanson. Elle est toujours cette présence radieuse, cet instant d'éternité où l'on saisit tout avec bien peu.
Things You'll Keep vient déposer la chaleur là où tout a été laissé au repos.On Every Corner est une cavalcade amoureuse qui irradie tendrement un visage épuisé.
Marqué de silences et de richesses, ce disque restera pour moi le plus émouvant des Coda.