Juin 2003. Je relisais cette nouvelle de Julio Cortázar,dans laquelle des amoureux, pour correspondre, laissent des graffitis sur les murs. J'ai toujours aimé cette écriture vacillant entre l'ordinaire et le fantastique. j'aime aussi les correspondances, les hasards. Durant cette relecture, j'écoutais une chanson magique: The Writing On The wall. Une musique nimbée de mélancolie, d'ombre et de discrétion- une musique secrète. On y entend un clavier qui charge des notes bleues comme le rêvait Delacroix pour le piano de Chopin, puis s'ajoute une voix lourde et résonnante comme une forte émotion. Ce groupe, VITESSE, allait à merveille avec la nouvelle de Cortázar.
Me voilà de nouveau en Juin, les fragments de lumières s'intensifient sur l'asphalte. L'océan s'illumine et s'obscurcit d'une seconde à l'autre. La Bretagne ne connaît pas la mesure.
Parce que j'aime Ariel Pink et que je trouve que le nom Haunted Graffiti recèle une poésie incroyable, je me mis à relire Graffiti de Cortázar.
Je cherchais l'album de Vitesse mais en vain. Je ne me souvenais pas, immédiatement, que je l'avais donné à Emma. A ce manque s'ajouta immédiatement la mélancolie-souvenir d'un amour passé.
Triste et frustré, surtout comme un demeuré devant l'écran de mon portable, je tombais sur ces mots: WILD NOTHING. Ces mots formaient un signe, un symbole secret. J'acceptais l'invitation, en allant écouter la musique de ce groupe.
Dès les premières notes de Live In Dreams, je retrouvais cette langueur, cette impression forte de réminiscences.
Les accords font remémorer The Smiths et le synthétiseur VITESSE.
Summer Holiday oscille entre The Pains Of Being Pure At Heart et New Order... tant d'autres madeleines musicales viennent se bousculer tout au long de cet album. Il est bien inutile de trop en dire.
Ce que je sais, c'est que je n'arrivais plus à aligner trois mots pour Emma, je ne pouvais plus rien dire. Gemini, O Lilac, Chinatown, Our Composition Book vont remplacer toutes ces lettres d'amours restées à quai.
WILD NOTHING est l'écho parfait de mes souvenirs, le mirage somptueux de la musique de VITESSE. Une invitation à relire le secret précieux qui hante les pages de Cortázar.