La mèche fraîche collée sur la tempe, rousse, les yeux noirs, tu déposes tes secrets - à droite, à gauche - tu m'envahis. Tes hanches trop larges et belles, tendues, ta cambrure, cet arc incendiaire dans lequel j'ai fait fondre toutes mes nuits, tout ton corps s'adresse à mes rêves.
Ta peau de lait où se multiplient les merveilleuses imperfections, une petite auréole pourpre, en forme de feuille de tilleul sur le bas de ta jambe évoque ta douceur. Et là, juste au dessus de tes seins, tes merveilleux petits seins une infinité de taches de son officie comme des larmes brunes. Tu es ma passerelle charnelle jusqu'à Fra Filippo Lippi, jusqu'aux petites lèvres mures, jusqu'à l'iris gris, jusqu'à l'odeur de la pluie.
Modèle imaginaire. Petite furie érotique que j'aime en secret. Je couvre de mes mains, avec insolence, la rondeur de tes fesses immenses, je couvre en silence ce goût de sucre qui te poursuit. Je fouillais mes vieux disques, un matin de Juin, à une heure où les premières alarmes de la voierie isolent les somnambules. Je retrouvais un mot ancien, parfumé de tabac. je me replongeais dans l'écoute de Yo La Tengo.
Tu es une splendide promenade, tu es le vent des années, les lentes années qui se déposent au hasard, tout autour de mon désir de t'étreindre. Je murmure mes sens tout près de toi, je revêts la longue cape de l'amoureux. Je voudrais t'exposer mes bouquets d'émotions, accrocher les mèches douces de tes cheveux, exploser ma verge dans le sillon tiède de ton dos. Faire de mon sperme, sur ta peau, une constellation aux milles secrets.